À la fois simples et hantés, certains morceaux sonnent comme des odes à la vie (La nuit le jour) ou des éloges de la contemplation (Les royaumes minuscules, Soleil Soleil). D’autres ont l’allure de visions sensuelles et malicieuses (Deux oiseaux), ou bouleversent sans prévenir (L’hiver ou Là-haut). Tous semblent avoir été imaginés par un jeune homme clairvoyant, qui s’inquiète avec douceur du monde tel qu’il va, et chante tout haut ce que tout le monde éprouve tout bas.
À la fin, cela donne une impression de terrible proximité. De joie, et de pudeur. “Les Royaumes minuscules” sont la preuve que dans chaque geste, chaque visage et chaque présence, même les plus microscopiques en apparence, se cache l’univers entier — pour peu qu’on lui prête notre oreille, pour peu qu’on l’écoute et qu’on laisse sa musique intime l’emporter. Et, avec élégance et malice, c’est ce que parvient à faire Voyou.
Changer le monde en musique. Laisser longtemps résonner.