L’artiste doit s’impliquer émotionnellement - et c’est parfois vertigineux. Il en faut bien du courage pour accoucher de ses failles et ses errances. Surtout lorsque l’on a connu l’ivresse d’une ascension fulgurante, d’un Olympia sold-out sans avoir sorti un premier album (devenu ensuite disque d’or), des tournées partout dans le monde (festival Glastonbury, Electric Forest). Mais Fakear a eu besoin de retrouver Théo. Il a fallu que le monde entier se confine pour que Théo Le Vigoureux, un Caennais sensible de trente ans fasse le tri : dans sa tête comme dans sa musique. Théo avait surtout besoin de réinventer Fakear : revenir à l’essentiel avec spontanéité et surtout honnêteté. Alors, il faut avancer, être différent, évoluer. Dans la manière de composer notamment, avec des prises de risques, des influences UK post-dubstep et nuances orientales. Se faire plaisir. Aujourd’hui Fakear, c’est avant tout Théo : avec son émotivité et ses combats assumés, comme celui de l’écologie, en intégrant il y a deux ans « Music Declares Emergency », jouant aux marches pour le climat.