Une poignée d’apparitions en live cette année, en ouverture des légendaires Skatalites, aura suffi à susciter un enthousiasme instantané auquel l’album Woman répond aujourd’hui : Jahzz n’est pas seulement une bonne idée sur le papier, c’est aussi et peut-être surtout une redoutable équipe lorsqu’elle se met en marche, que la section rythmique plante le décor en vous laissant bouché bée, que les cuivres vous saisissent, frissons à la clé, et qu’enfin les voix des chanteuses, chacune dans son registre et si complémentaires, achèvent de vous cueillir.
Le registre de Jahzz ? Ce qu’on appelle le jazz jamaïcain – d’où le nom du groupe. L’expression, au-delà de sa réalité historique, désigne un courant qui fait la part belle aux instruments, en particulier les cuivres, puisant son inspiration dans les musiques jamaïcaines et chanté par des voix au grain vintage.
Pourquoi la formule fonctionne-t-elle ? Parce que les instrumentistes et chanteuses de Jahzz se mettent collectivement au service d’une cause qui les dépasse et transcende leurs individualités : celle du jazz jamaïcain. Leurs intentions, dénuées de toute autre considération, s’entendent sur l’album autant qu’elle se voient en concert. Il n’est question ici que de plaisir à jouer ensemble. Un plaisir communicatif.