Interview Médiation
 

BRICE TERRIÉ, MUSICOTHÉRAPEUTE

Brice Terrié est musicothérapeute. Selon la Fédération Française des Musicothérapeutes, la musicothérapie est une pratique de soin, de relation d’aide, d’accompagnement, de soutien ou de rééducation. Elle utilise le son et la musique, sous toutes leurs formes, comme moyen d’expression, de communication, de structuration et d’analyse de la relation. Travaillant pour le Fuzz’Yon puis le Quai M depuis de nombreuses années, nous lui avons demandé de revenir sur son parcours et de nous parler de son métier. Entretien.

Peux-tu décrire ton parcours professionnel ? Comment es-tu arrivé à la musicothérapie ? Était-ce une envie personnelle ou une demande du Fuzz’Yon ?

J’ai commencé par des études de commerce puis j’ai été vendeur informatique. Je me suis ensuite formé à l’ ITEMM ('Institut technologique européen des métiers de la musique) puis j’ai travaillé dans un magasin de musique.

En 2012 j’ai entamé une formation à Trempolino, en cycle de production dans les musiques actuelles (fonctionnement des différents métiers dans les musiques actuelles). Le dernier jour de ma formation, le Fuzz’Yon m’a appelé pour me proposer du travail. J’ai commencé par des missions en accompagnement à la répétition pour des lycéenn.e.s puis il m’a proposé le poste de régisseur des studios de répétition.

Petit à petit j’ai fait des ateliers, d’abord les APE (Activités Péri-Éducatives), des ateliers pour les enfants, puis des ateliers pour un public dit « empêché » : en maison d’arrêt de La Roche-sur-Yon, puis au Pôle adolescent de Mazurelle avec un infirmier et un musicothérapeute. Je voyais qu’il se passait quelque chose d’intéressant durant les séances avec le musicothérapeute Jean-Luc Mutschler qui était d’ailleurs bénévole au Fuzz’Yon. Il m’a parlé de ce métier et de la formation à Nantes. J’ai ensuite participé à une semaine de sensibilisation en musicothérapie, et j’ai décidé que c’était ce que je voulais faire. 
J’en ai discuté avec Benoît qui a accepté que je fasse mes 3 ans de formation qui étaient en alternance (cours et semaines de stage) et je continuais à gérer les studios de répétition certains soirs.

J’ai effectué mon premier stage à l’EPSM Georges Mazurelle (établissement public de santé Mentale à La Roche sur Yon), puis à l’IME Rives de l’Yon pour obtenir mon diplôme en décembre 2021.

Quel est ton bilan sur ces 3 années ?

Je suis surpris de l’engouement du projet auprès des structures ! Je fais ça à temps plein maintenant et je suis plus de cent patients par an dans une dizaine de structures différentes. Une fois par an, j’envoie un questionnaire aux structures et les contrats sont toujours renouvelés.

Comment prépares-tu la séance ? Que se passe-t-il avant, pendant et après ?

Je prépare ma séance en fonction des objectifs thérapeutiques définis par et avec l’équipe soignante. Je réfléchis au morceau à écouter, je propose des jeux… En bref durant la séance j’utilise tout ce qu’on peut faire avec de la musique : écouter, créer, improviser…

Après la séance, je fais un point avec l’équipe soignante et je rédige un compte-rendu. Je réalise des bilans plus ponctuels dans le cadre du suivi de l’évolution des patients.

As-tu une anecdote à nous raconter ?

J’accompagnais un monsieur qui avait la maladie de Parkinson a un stade très avancé. Après son décès, j’ai croisé par hasard sa femme qui était dans le même Ehpad. Elle m’a remercié pour ce que j’avais fait pour son mari en me disant que chaque semaine il attendait avec impatience sa séance et qu’il disait « je vais à MA musique ».

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

Au niveau des publics j’ai des personnes âgées, des adultes et des enfants. Le fait d’avoir un public varié et être autonome là-dessus me plaît. C’est cette diversité qui fait la richesse de ce métier. Ce qui est satisfaisant, c’est de constater l’évolution positive des patients, le mieux-être, quand ça porte ses fruits ainsi que de tisser des liens avec eux. C’est un métier de relation : la musique devient un outil. Elle m’aide à entrer en relation avec les patients : c’est moins frontal que la parole.

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