Stefan Vogel, alias Birrd, 30 ans, a profité du confinement pour se consacrer à sa passion : une musique électronique mélodique, à la fois planante, rêveuse et dansante. Il s’imprègne de la patte de Worakls, NTO, Joris Delacroix, des synthés de Rodriguez Jr, de la mélancolie noire de Stephan Bodzin. Au gré d’un séjour de quatre ans à Munich, il se nourrit de la techno locale et se rend compte que ce qu’il aime vraiment, lui, ce sont les mélodies, les progressions d’harmonies, quand l’épique rencontre le sensible, et quand la danse n’est pas une injonction, juste une possible réaction. Seul, dans son studio, embrassant pan par pan une culture qu’il lui avait paru jusque-là très lointaine, il code lui-même son contrôleur MIDI, évite au maximum les presets, préférant inventer ses propres sonorités, quand il n’est pas en train d’enregistrer des bruits de mer, de vélos, de galets, triturant ensuite les samples jusqu’ à les rendre quasi méconnaissables, les alliant avec de cosmiques synthétiseurs, machines au cœur de son processus créatif. Le reste du temps, il s’exerce à se plier aux contraintes et challenges imposés par les marques qui l’emploient pour habiller leurs publicités ou autres applications de méditation, cherchant inlassablement la bonne fréquence. Apprendre, découvrir, toujours. Ce qu’il y a de bien avec la curiosité, c’est en effet qu’elle se transmet. Et de boucles en harmonies, de pieds techno bien sentis en mélodies éloquentes, Birrd arrive à nous transmettre la sienne.